Les costumes étaient jusqu’aux années 1960 fabriqués « sur-mesure » avant la vague du prêt-à-porter mêlant grandes marques, marketing et patronage standard dans lesquels les clients devaient se conformer. Il faut attendre le début des années 2000 pour voir renaître l’art du costume sur mesures à un prix comparable au prêt-à-porter haut de gamme pour une qualité palpable.
Les marges colossales des marques et des distributeurs posent la question du sens de ce qui est vendu. Le costume sur-mesure était autrefois accessible à toutes les couches sociales, même modestes. On se rappelle qu’avant un simple ouvrier, était habillé d’un magnifique costume le dimanche. Ce marché de niche s’ouvre désormais à une clientèle qui ne cherche plus la reconnaissance sociale au travers des grandes marques, sort de la norme du prêt-à-porter pour exprimer sa personnalité avec un habit qui la distingue tout en se faisant oublier, qui lui permet d’être autant que paraître.
Parti avec 15.000 euros en poche pour son aventure dans sa boutique historique à Bruxelles, Le Tailleur a progressivement réussi à conquérir une clientèle fidèle, construire une réputation de qualité tant humaine (formation à ce métier rare, absence de turnover, personnalisation du contact pendant des années…) que métier (prise de mesure manuelle, excellents tissus, montage soigné…). Le Tailleur tire des enseignements issus de sa réussite et de ses différences.
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